Samatan en claudiquant !
C'était un vendredi matin, à la fin du mois d'août. Je venais de tomber dans un fossé pour prendre en photo des tournesols et parce que je n'avais pas été capable de reconnaître un passage agricole d'un passage avec de l'herbe haute. Résultat, et je vous l'avais déjà raconté, en marchant naturellement, mon pied a foncé droit au fond du fossé, recevant mon poids (et mon poids, c'est quelque chose car j'en ai mangé du canard gras ! ) sur la cheville et par la même occasion perdant l'équilibre, je me suis retrouvée les quatres fers en l'air dans un fossé sur une petite route de campagne entre Simorre et Gaujac. J'avais mal, certes, mais j'ai bien ri. Je me suis relevée, j'ai photographié mes tournesols, mais j'avais quand même du mal à poser le pied. Ce matin-là, j'avais un but précis, je voulais aller visiter Samatan. Quand on parle de Samatan on pense immédiatement à ce magnifique marché au gras du lundi matin : les volailles envahissent la halle, les rues se colorent des diverses denrées et autres articles en vente, la foule s'agglutine joyeusement, parfois un musicien anime le tout. C'est une ambiance exceptionnelle à chaque fois. Bref, ville du foie gras par excellence. J'ai surtout visité Samatan les jours de marché, avec mes parents, et surtout mon père qui adore aller trouver quelques animaux pour sa petite fermette... Un soir d'octobre de je ne sais plus quelle année, j'ai pu avoir l'occasion de visiter de nuit. Depuis, je m'étais juré que je reviendrai de jour et PAS un jour de marché parce que le village en lui-même valait le coup d'oeil. J'avais cette occasion, il y a peu, et une cheville douloureuse. Choix cornélien, mais choix quand même, je n'allais pas rater ça. Ma cheville, bien qu'alarmant mon cerveau d'une douleur tout de même relativement intense, n'affichait pas de traumatisme : pas gonflée, pas rouge. Alors je me suis dit que si je ne forçais pas trop, j'allais pouvoir quand même explorer comme il se doit Samatan. Du coup, quand je me suis garée sur le parking de la bibliothèque, j'ai décidé de boîter. J'avais l'air fine, enfin non, pas fine, parce que fine, je ne le suis pas, au sens propre comme au sens figuré. Et donc, j'ai revisité le village en claudiquant ! J'ai commencé par admirer la bibliothèque et son teint cuivré, installée dans une ancienne Halle au grain !
Puis, je me suis dirigé vers l'église en passant par l'autre Halle. Le clocher se reflète même dans les baies de cette dernière. J'aime la couleur de ces bâtiments, elle pétille !
Je continuais mon petit bout de chemin, sur mon pied valide, et l'autre à la traîne. Agaçant peut-être les conducteurs, car je n'étais pas rapide à traverser. J'ai retrouvé avec grand enthousiasme la fontaine sur... la place de La Fontaine. J'en reparlerai plus en détails dans un autre article qui lui sera entièrement consacré.
J'ai continué mes exploration, en remontant la rue qui menait à l'église, découvrant des heurtoirs de porte et des serrures anciennes magnifiques, que j'avais cherché spécialement pour honorer les thèmes que vous m'aviez donnés sur la page facebook et dont je vous parlais ICI.
Et quelle ne fut pas ma surprise en remontant la rue en découvrant une eau rose/mauve dans le caniveau ! Un moment intrigant : peinture, test de couleur pour voir le parcours de l'eau, excentricité, magie ? Mystère !
J'ai rapidement été subjuguée par le clocher orange brique. Il se démarquait particulièrement bien sur le ciel azur, c'était un vrai régal, j'en oubliais ma cheville douloureuse. Petit tour à l'intérieur, je profitai de la fraîcheur et du calme de l'église Saint Jean-Baptiste.
Puis, le temps de descendre quelques marches non sans difficulté (il m'aurait fallu un déambulateur ! ), je trouvais sur ma gauche une petite rue qui menait à la place du Four aussi appelée "Place Belleforest" en raison de la statue de François de Belleforest qui s'impose au centre ! C'était un célèbre lettré, artiste, poète, écrivain, cosmographe né à Samatan au XVI ème siècle. Je me souvenais alors de la première fois, où, de nuit, j'avais vu cette place, je l'avais trouvée splendide à la lumière des lampadaires, et bien elle l'est encore davantage à la lumière du jour ! Elle regorge de charme avec ses colombages, ses fenêtres, ses façades ainsi vêtues de bois...
...ses portes et ses heurtoirs, ses pavés, ses fleurs , sa statue. Une placette qui a le don de nous donner envie de revenir souvent, qui a le don de nous clouer sur place, tellement elle est belle.
Mais curieuse d'en voir plus, j'ai quitté les lieux, longeant l'office de tourisme, découvrant des pots accrochés au mur, et me laissant porter par l'envie - toujours avec ma charmante claudication ...
J'ai retrouvé encore une fois cette fontaine qui me fascine, si colorée, si originale, si pimpante ! Et là aussi, je dois vous avouer que j'ai passé du temps à observer ! Là aussi, c'est une place sublime ... décidément !
J'ai continué sur la rue jouxtant l'hôtel de ville. Toujours à regarder à droite à gauche, pour ne pas perdre le fil, pour ne rien rater, pour dévorer avec gourmandise des yeux ces lieux délicieux. Heurtoirs, rue, portes, ciel, toitures, je m'empiffrais joyeusement de tous les décors.
Je suis arrivée près d'un batiment qui n'est autre qu'un ancien moulin. L'endroit était magique. Le bruit de l'eau, le calme, la verdure, les reflets, un petit jardinet, un passage discret pour rejoindre une place ...si j'avais eu deux pieds en forme, j'aurais sautillé de joie !
Le long du canal, les saules semblaient rejoindre leur reflet. Le temps de traverser un pont, je me retrouvais pas très loin de la voiture... je l'avoue, j'avais de plus en plus mal et il me paraissait imprudent de continuer à marcher.
Alors j'ai pris le temps de regarder encore un peu la ville, me disant que j'aurais bien d'autres occasions de revenir explorer les autres rues ... et j'ai rejoint la voiture pour repartir chez moi.
Quant à ma cheville ? Elle n'a plus rien, la douleur n'a duré que quelques jours, et j'ai retrouvé assez vite mes deux pieds ! Heureusement car j'ai encore du chemin à faire, dans le Gers !
Commentaires sur Samatan en claudiquant !
- J'y étais pour la première journée du Festival http://www.sam-africa.com
- tu me donnes envie de retourner à Samatan. Je n'ai jamais vu ce moulin au fil de l'eau.
j'ai pensé que le personnage en buste était Salluste du Bartas mais il y a "François" gravé sur le piédestal, François Qui ? tu as pu le lire ?
quelle malchance de t'être fait mal à la cheville juste ce jour là !
W.E patrimoine, où tes pas vont-ils te conduire ? quel qu'endroit que tu ne connais pas encore? difficile ...moi, je suis de permanence demain
bon W.E découverte patrimonial