Les métamorphoses crépusculaires
Là-haut, les peintres continuent leur cinéma. Ils peignent, dépeignent, repeignent et pour les photos de presse du Canard Paradisiaque se peignent. Le soir du 27 août, ils avaient décidé d'encore une fois repeindre le ciel. Ils m'avaient émerveillée la dernière fois en m'offrant plusieurs soirs très artistiques. Ils ont remis le couvert pour mon passage éclair dans le Gers et j'ai pu, à la fin Août, profiter d'une soirée pleine de surprises puisqu'en un seul coucher de soleil j'ai pu en voir quelques uns, tous différents.
J'ai mis les pieds hors de la maison et j'ai immédiatement été interpelée par la lune qui se levait parmi les nuages et sur un ciel magnifiquement bleu. Evidemment j'ai porté un peu d'attention sur le satellite : la lune n'était pas loin d'être pleine !
Quand je suis partie sur mon petit chemin, j'ai trouvé tout joli, le ciel, mon arbre, les champs, mais je n'étais pas sûre d'avoir du grandiose ce soir là. Le nuages s'accumulaient. Mais, apercevoir les montagnes au Sud m'encouragea à continuer ma petite marche au crépuscule.
C'était calme, et de plus en plus sombre. Je songeais à rentrer. La température extérieure baissait et je frissonnais un peu. Alors ... et puis, j'ai vu cette sorte de boule de feu au loin. J'en étais sûre, l'un des peintres avait pris son pinceau pour ajouter de la couleur !
Je ne voyais pas son pinceau mais je voyais de seconde en seconde la métamorphose que subissait le ciel. J'allais donc avoir ma dose de grandiose. Et je peux vous dire que c'était addictif. Impossible de détourner le regard ! Les arabesques, les couleurs, la lumière, les petites touches ici ou là !
J'avais la tête relevé, la bouche bée, trouvant ça incroyable, tout était en continuelle métamorphose. Je suis persuadée qu'à ce moment un autre artiste s'en est mêlé, les deux donnaient de grands coups de pinceaux amples et le ciel changeaient à nouveau de visage, comme s'il prenait feu pendant que mes arbres voyaient la vie très en rose !
Et tout autour de moi, les montagnes, les arbres, mon arbres, la maison, la vieille grange, tout s'endormait dans une douce ambiance alors qu'en face le spectacle continuait de plus belle !
Il commençait à faire vraiment frais et comme j'étais sortie rapidement, j'étais pu couverte. Alors j'envisageais de rentrer. Si si ! Il le fallait. Puis il y a eu les peupliers emportés dans une douce danse rose. Le Pic du Midi aussi. Sans oublier l'incroyable Arbizon. Splendide, splendide, splendide !
Me voilà à la barrière. J'étais prête à rentrer. Il faut imagine la scène, je marchais à reculons, comme si, comme si, comme si j'allais rater quelque chose d'exceptionnel si je me tournais. Comme j'étais heureuse de retrouver mon arbre dans de telles circonstances !
Paradoxalement, le tout s'assombrissait et prenait des couleurs encore plus intense, j'étais aux anges. Je me sentais toute petite, insignifiante, humble devant ce grand talent de la nature : elle sait nous émerveiller le temps d'un battement de cils. Il n'y a pas eu ce soir là, deux secondes identiques !
Le noir s'est installé peu à peu, et la lune était elle, toujours là, s'imposant davantage dans l'obscurité. Il était, là, véritablement temps de rentrer !
Ce que j'adore, c'est la délicatesse de cette ligne d'horizon soulignée de montagne.
C'est sûr, on imprime bien la silhouette du ...Barbizon !?
Hier soir, Chapelle St MAjan de Lombez, la lumière était moins intense avant l'orage, mais belle perspective aussi